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Dépakine : révélations sur une plainte qui pourrait relancer le scandale sanitaire


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Ambrine Bdida

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DATE :

19 novembre 2023

DURÉE :

14 minutes
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Dépakine : révélations sur une plainte qui pourrait relancer le scandale sanitaire

C'est un témoignage qui pourrait relancer l'un des plus grands scandales pharmaceutiques français, celui de la Dépakine. Un médicament prescrit contre l'épilepsie, interdit depuis 2017 pour les femmes enceintes et en âge de procréer, et accusé d'avoir rendu des milliers d'enfants lourdement handicapés après exposition in utero à son principe actif, le valproate de sodium. 

Aujourd'hui, la justice a dans ses mains une nouvelle plainte portée pour "atteinte involontaire à l’intégrité de la personne ayant entraîné une ITT de plus de 3 mois", "mise en danger d’autrui" et "non signalement d’effets indésirables". Elle est susceptible de révéler une nouvelle source de "contamination" pour les femmes enceintes.

À l'origine de cette procédure : une mère de famille, qui travaille à proximité de l'usine Sanofi où se fabrique le valproate de sodium, sur la commune de Mourenx, dans les Pyrénées-Atlantiques. Cette femme, mère de deux enfants handicapés nés en 2014 et 2016, n'a jamais pris ce médicament. Pourtant, une prise de sang révèle la présence de valproate de sodium dans son organisme. En clair : elle aurait été intoxiquée en vivant simplement à proximité de l'usine.  

Par quel moyen ? Dans cette plainte contre X, que nous avons pu consulter, l'usine de Sanofi est mise en cause pour ses rejets dans l'air de valproate de sodium. D'après les éléments cités à l'intérieur, le site aurait rejeté dans l'atmosphère entre 13 et 20 tonnes de valproate de sodium jusqu'à au moins 2018.

"C’est dans ces conditions que [Mme X] a été exposée in utero au valproate de sodium pendant ses grossesses. [...] Or l’exposition au valproate de sodium pendant ses grossesses a eu un effet délétère chez les enfants", détaille cette plainte portée par Maître Charles Joseph-Oudin, qui défend de nombreuses victimes de la Dépakine. Dans l'attente que la justice donne ou non suite à cette plainte, la responsabilité de Sanofi dans ce dossier reste encore à déterminer.

Mais pour d'autres familles vivants à proximité de l'usine, cette nouvelle procédure suscite l'espoir d'apporter des réponses à la cause des handicaps de leurs enfants. C'est notamment le cas d'Helena Timmer Blanchard, dont le fils de 8 ans, Abel, souffre de pathologies suspectées d'être en lien avec le valproate de sodium, selon Marine Martin, présidente de l'Association des Parents d'Enfants souffrant du Syndrome de l'Anti-Convulsivant (APESAC) et lanceuse d'alerte historique sur le scandale de la Dépakine. 

Réaction de Sanofi :

Nous avons contacté Sanofi pour leur demander de réagir à cette nouvelle plainte contre X. Ces derniers nous ont affirmé "ne pas avoir connaissance de cette procédure". L'entreprise indique néanmoins avoir "entrepris un large programme d'investissements sur [leur] installation de Mourenx", répondant "à toutes les prescriptions préfectorales en matière d’émissions". 

Elle affirme également que ce site "continue d'opérer normalement dans le respect des réglementations pour produire un traitement essentiel pour de très nombreux patients".  

L'équipe :

  • Journaliste : Ambrine Bdida
  • Images : Clément Fourcade, Théodore Ollier
  • Montage : Laëtitia Lopez
  • Graphisme : Pierre Bouchet

Marine Martin, la présidente et fondatrice de l'APESAC (l'Association d'Aide aux Parents d'Enfants souffrant du syndrome de l'anti-Convulsivant) est l'une des personnes les plus inspirantes que j'ai rencontré. Pendant des années, elle a été sous Dépakine, un médicament contre l'épilepsie qui a rendu des milliers d'enfants, dont les siens, lourdement handicapés. Depuis, elle se bat sans relâche contre Sanofi, l'un des géants de l'industrie pharmaceutique. Elle a réussi à faire condamner l'entreprise et se bat depuis plus de 10 ans sans relâche contre Sanofi, accompagne des milliers de familles en justice, malgré les difficultés qu'elle a elle-même rencontré. Et ça, pour moi, cela force l'admiration.

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POUR FAIRE BOUGER LES LIGNES
  • Produit « Scandale de la Dépakine : révélations sur une possible nouvelle contamination »

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19 novembre 2023

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Dépakine : révélations sur une plainte qui pourrait relancer le scandale sanitaire

C'est un témoignage qui pourrait relancer l'un des plus grands scandales pharmaceutiques français, celui de la Dépakine. Un médicament prescrit contre l'épilepsie, interdit depuis 2017 pour les femmes enceintes et en âge de procréer, et accusé d'avoir rendu des milliers d'enfants lourdement handicapés après exposition in utero à son principe actif, le valproate de sodium. 

Aujourd'hui, la justice a dans ses mains une nouvelle plainte portée pour "atteinte involontaire à l’intégrité de la personne ayant entraîné une ITT de plus de 3 mois", "mise en danger d’autrui" et "non signalement d’effets indésirables". Elle est susceptible de révéler une nouvelle source de "contamination" pour les femmes enceintes.

À l'origine de cette procédure : une mère de famille, qui travaille à proximité de l'usine Sanofi où se fabrique le valproate de sodium, sur la commune de Mourenx, dans les Pyrénées-Atlantiques. Cette femme, mère de deux enfants handicapés nés en 2014 et 2016, n'a jamais pris ce médicament. Pourtant, une prise de sang révèle la présence de valproate de sodium dans son organisme. En clair : elle aurait été intoxiquée en vivant simplement à proximité de l'usine.  

Par quel moyen ? Dans cette plainte contre X, que nous avons pu consulter, l'usine de Sanofi est mise en cause pour ses rejets dans l'air de valproate de sodium. D'après les éléments cités à l'intérieur, le site aurait rejeté dans l'atmosphère entre 13 et 20 tonnes de valproate de sodium jusqu'à au moins 2018.

"C’est dans ces conditions que [Mme X] a été exposée in utero au valproate de sodium pendant ses grossesses. [...] Or l’exposition au valproate de sodium pendant ses grossesses a eu un effet délétère chez les enfants", détaille cette plainte portée par Maître Charles Joseph-Oudin, qui défend de nombreuses victimes de la Dépakine. Dans l'attente que la justice donne ou non suite à cette plainte, la responsabilité de Sanofi dans ce dossier reste encore à déterminer.

Mais pour d'autres familles vivants à proximité de l'usine, cette nouvelle procédure suscite l'espoir d'apporter des réponses à la cause des handicaps de leurs enfants. C'est notamment le cas d'Helena Timmer Blanchard, dont le fils de 8 ans, Abel, souffre de pathologies suspectées d'être en lien avec le valproate de sodium, selon Marine Martin, présidente de l'Association des Parents d'Enfants souffrant du Syndrome de l'Anti-Convulsivant (APESAC) et lanceuse d'alerte historique sur le scandale de la Dépakine. 

Réaction de Sanofi :

Nous avons contacté Sanofi pour leur demander de réagir à cette nouvelle plainte contre X. Ces derniers nous ont affirmé "ne pas avoir connaissance de cette procédure". L'entreprise indique néanmoins avoir "entrepris un large programme d'investissements sur [leur] installation de Mourenx", répondant "à toutes les prescriptions préfectorales en matière d’émissions". 

Elle affirme également que ce site "continue d'opérer normalement dans le respect des réglementations pour produire un traitement essentiel pour de très nombreux patients".  

L'équipe :

  • Journaliste : Ambrine Bdida
  • Images : Clément Fourcade, Théodore Ollier
  • Montage : Laëtitia Lopez
  • Graphisme : Pierre Bouchet

Marine Martin, la présidente et fondatrice de l'APESAC (l'Association d'Aide aux Parents d'Enfants souffrant du syndrome de l'anti-Convulsivant) est l'une des personnes les plus inspirantes que j'ai rencontré. Pendant des années, elle a été sous Dépakine, un médicament contre l'épilepsie qui a rendu des milliers d'enfants, dont les siens, lourdement handicapés. Depuis, elle se bat sans relâche contre Sanofi, l'un des géants de l'industrie pharmaceutique. Elle a réussi à faire condamner l'entreprise et se bat depuis plus de 10 ans sans relâche contre Sanofi, accompagne des milliers de familles en justice, malgré les difficultés qu'elle a elle-même rencontré. Et ça, pour moi, cela force l'admiration.

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