• Formation express et cibles ratées : on a passé le permis de chasse !

Formation express et cibles ratées : on a passé le permis de chasse !


Image de couverture Formation express et cibles ratées : on a passé le permis de chasse !

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DATE :

29 octobre 2024

DURÉE :

18 minutes

CONTENU ABONNÉS

Formation express et cibles ratées : on a passé le permis de chasse ! 

Résumé :

Chaque année en France, les saisons de chasse se suivent et se ressemblent. Quasiment pas une semaine ne s'écoule sans que ne survienne au moins un accident de chasse. Depuis la fin du mois d'août et le début de la saison de chasse, 4 personnes ont perdu la vie et de nombreuses autres ont été blessées. 

Sur la seule saison 2023-2024, l'OFB (Office Français de la Biodiversité) a recensé pas moins de 97 accidents de chasse, dont 58 graves. À tel point que la France figure parmi les pays européens où l'on recense le plus d'accidents liés à la chasse. Chez Vakita, on s'est donc posé une question simple : pourquoi la chasse est-elle si accidentogène en France ? 

Pour comprendre le problème, on a voulu le prendre par sa racine. Pour pouvoir chasser en France, il faut être titulaire d'un permis de chasser, un document officiel délivré par l'OFB au terme d'un examen que passent chaque année 34 000 candidats. Notre journaliste, Jules Hernandez, a donc fait comme eux et s'est inscrit à l'examen du permis de chasser en filmant tout en caméra cachée.

Il a découvert une formation express, où toucher la cible n'est même pas obligatoire pour obtenir le droit de tirer sur un animal en forêt. Et où les connaissances théoriques requises, de l'aveu même des formateurs, sont plus que limitées. L'un d'entre eux soulignera même que les questions relatives à la sécurité, éliminatoires si le candidat se trompe à l'examen, sont rédigées de manière à ce que les candidats aient peu de chance de se tromper : “Faut voir le niveau… Y’en a, c’est des pépites !”

L'équipe :

  • Journaliste : Jules Hernandez
  • Images : Jules Hernandez, Victor Cavaillol
  • Montage : Robin Narèce
  • Graphisme : Charline Volfart

Réactions après l'enquête :

Nous avons contacté la Fédération nationale des chasseurs pour leur demander de réagir aux images de cette enquête, celle-ci n'a pas souhaité répondre à nos questions. 

Nous avons également sollicité l'Office français de la biodiversité (OFB), qui délivre le permis de chasse en France, pour leur demander s'il n'y avait pas un problème avec les formations des chasseurs dans l'hexagone. Voici leurs réponses :

À la question "pourquoi n'est-il pas nécessaire de toucher une cible pour valider les épreuves de tir", l'OFB nous a indiqué:

  • "Le choix a été fait en France de concentrer les efforts des formations et de l’examen sur la sécurité à la chasse des chasseurs et des non chasseurs. À ce jour, ce choix semble judicieux puisque les accidents ont baissé de près de 42% depuis la mise en place de l’examen pratique en 2003 et de 77% pour ce qui concerne les accidents mortels. Le candidat qui ne touche pas les cibles lors du tir n’est pas sanctionné. Par analogie, en action de chasse, un gibier manqué par le chasseur n’engendre pas de risque de sécurité particulier. Toutefois, dans le cadre de l’examen du permis de chasser français, lorsque le tir n’est pas réalisé "en direction de la cible", il est assimilé à un comportement dangereux directement éliminatoire.

    Certes, certains pays du nord de l’Europe mettent davantage l’accent sur l’adresse du tireur pour toucher le gibier du premier coup, mais moins sur cet aspect sécuritaire. La priorité française est la sécurité des personnes, chasseurs et non chasseurs."

À la question "pourquoi n'est-il pas nécessaire de toucher une cible pour valider les épreuves de tir", l'OFB nous a répondu:

  • "L’examen unique du permis de chasser comporte dix questions théoriques dont 1 directement éliminatoire qui concerne la sécurité. Le logiciel d’examen comporte plus de 400 questions sur lesquelles le candidat peut être interrogé. Chaque candidat se doit donc, s’il veut réussir, de réviser, d’apprendre et de connaitre l’ensemble de ces 400 questions.

    Enfin, le passage de l’examen du permis de chasser ne doit pas occulter le travail de préparation et de formation des candidats qui portent sur la connaissance des espèces réalisé par les fédérations départementales des chasseurs ainsi que celui réalisé par elles tout au long de l’année portant sur la formation de leurs adhérents (chasseurs), responsables cynégétiques et détenteurs de droit de chasse ou encore organisateurs de battues."

À la question "que pensez-vous du fait que le Benelux ne reconnaît désormais plus le permis de chasse français sur son territoire, le jugeant inférieur au leur ?", l'OFB nous a déclaré:

  • "Pour ce qui concerne la sécurité à la chasse, l’examen du permis de chasser Français n’a pas son équivalent en Europe. Il est sur ce point cité en référence (notamment sur les manipulations des armes) avec des comportements directement éliminatoires lors de l’examen pratique. Son taux de réussite est en moyenne de 70%. Le seul changement entre le moment où le Benelux a accepté la réciprocité et a décidé de ne plus l’accepter a été le passage de 21 à 10 questions théoriques. (...) Si le Benelux a souhaité supprimer cette réciprocité c’est, entre autres, en raison du nombre de plus en plus important de candidats de leurs pays qui s’inscrivaient en France entre-autres pour les raisons suivantes :

    L’inscription à l’examen du permis de chasser en France coute (hors cout de formations) 46 euros. C’est nettement moins que dans le Benelux. Les examens en France sont organisés très régulièrement tout au long de l’année (tous les mois ou tous les deux mois en moyenne). Ce qui permet aux candidats d’avoir beaucoup plus de possibilités d’inscriptions par an que dans le Benelux. Les candidats qui échouent peuvent repasser leur examen dans un délai très réduit en France (dans le mois ou les deux mois qui suivent leur premier examen) pour un coût de réinscription de 16 euros. Au Benelux, il faut parfois attendre 1 an pour pouvoir se réinscrire. En un an, un candidat peut passer en France 6 à 8 fois son examen jusqu’à son obtention.

    En conclusion, l’exigence en termes de sécurité n’a pas faiblie côté examen français et ne peut être la raison de l’abandon de la réciprocité du permis de chasser dans le Benelux. Les raisons semblent bien être à rechercher ailleurs."
  • Enquête : on a passé le permis de chasse

    Enquête : on a passé le permis de chasse


    Langue : Multilingue
    Sous-titres : Français

DATE :

29 octobre 2024

DURÉE :

18 minutes

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Formation express et cibles ratées : on a passé le permis de chasse ! 

Résumé :

Chaque année en France, les saisons de chasse se suivent et se ressemblent. Quasiment pas une semaine ne s'écoule sans que ne survienne au moins un accident de chasse. Depuis la fin du mois d'août et le début de la saison de chasse, 4 personnes ont perdu la vie et de nombreuses autres ont été blessées. 

Sur la seule saison 2023-2024, l'OFB (Office Français de la Biodiversité) a recensé pas moins de 97 accidents de chasse, dont 58 graves. À tel point que la France figure parmi les pays européens où l'on recense le plus d'accidents liés à la chasse. Chez Vakita, on s'est donc posé une question simple : pourquoi la chasse est-elle si accidentogène en France ? 

Pour comprendre le problème, on a voulu le prendre par sa racine. Pour pouvoir chasser en France, il faut être titulaire d'un permis de chasser, un document officiel délivré par l'OFB au terme d'un examen que passent chaque année 34 000 candidats. Notre journaliste, Jules Hernandez, a donc fait comme eux et s'est inscrit à l'examen du permis de chasser en filmant tout en caméra cachée.

Il a découvert une formation express, où toucher la cible n'est même pas obligatoire pour obtenir le droit de tirer sur un animal en forêt. Et où les connaissances théoriques requises, de l'aveu même des formateurs, sont plus que limitées. L'un d'entre eux soulignera même que les questions relatives à la sécurité, éliminatoires si le candidat se trompe à l'examen, sont rédigées de manière à ce que les candidats aient peu de chance de se tromper : “Faut voir le niveau… Y’en a, c’est des pépites !”

L'équipe :

  • Journaliste : Jules Hernandez
  • Images : Jules Hernandez, Victor Cavaillol
  • Montage : Robin Narèce
  • Graphisme : Charline Volfart

Réactions après l'enquête :

Nous avons contacté la Fédération nationale des chasseurs pour leur demander de réagir aux images de cette enquête, celle-ci n'a pas souhaité répondre à nos questions. 

Nous avons également sollicité l'Office français de la biodiversité (OFB), qui délivre le permis de chasse en France, pour leur demander s'il n'y avait pas un problème avec les formations des chasseurs dans l'hexagone. Voici leurs réponses :

À la question "pourquoi n'est-il pas nécessaire de toucher une cible pour valider les épreuves de tir", l'OFB nous a indiqué:

  • "Le choix a été fait en France de concentrer les efforts des formations et de l’examen sur la sécurité à la chasse des chasseurs et des non chasseurs. À ce jour, ce choix semble judicieux puisque les accidents ont baissé de près de 42% depuis la mise en place de l’examen pratique en 2003 et de 77% pour ce qui concerne les accidents mortels. Le candidat qui ne touche pas les cibles lors du tir n’est pas sanctionné. Par analogie, en action de chasse, un gibier manqué par le chasseur n’engendre pas de risque de sécurité particulier. Toutefois, dans le cadre de l’examen du permis de chasser français, lorsque le tir n’est pas réalisé "en direction de la cible", il est assimilé à un comportement dangereux directement éliminatoire.

    Certes, certains pays du nord de l’Europe mettent davantage l’accent sur l’adresse du tireur pour toucher le gibier du premier coup, mais moins sur cet aspect sécuritaire. La priorité française est la sécurité des personnes, chasseurs et non chasseurs."

À la question "pourquoi n'est-il pas nécessaire de toucher une cible pour valider les épreuves de tir", l'OFB nous a répondu:

  • "L’examen unique du permis de chasser comporte dix questions théoriques dont 1 directement éliminatoire qui concerne la sécurité. Le logiciel d’examen comporte plus de 400 questions sur lesquelles le candidat peut être interrogé. Chaque candidat se doit donc, s’il veut réussir, de réviser, d’apprendre et de connaitre l’ensemble de ces 400 questions.

    Enfin, le passage de l’examen du permis de chasser ne doit pas occulter le travail de préparation et de formation des candidats qui portent sur la connaissance des espèces réalisé par les fédérations départementales des chasseurs ainsi que celui réalisé par elles tout au long de l’année portant sur la formation de leurs adhérents (chasseurs), responsables cynégétiques et détenteurs de droit de chasse ou encore organisateurs de battues."

À la question "que pensez-vous du fait que le Benelux ne reconnaît désormais plus le permis de chasse français sur son territoire, le jugeant inférieur au leur ?", l'OFB nous a déclaré:

  • "Pour ce qui concerne la sécurité à la chasse, l’examen du permis de chasser Français n’a pas son équivalent en Europe. Il est sur ce point cité en référence (notamment sur les manipulations des armes) avec des comportements directement éliminatoires lors de l’examen pratique. Son taux de réussite est en moyenne de 70%. Le seul changement entre le moment où le Benelux a accepté la réciprocité et a décidé de ne plus l’accepter a été le passage de 21 à 10 questions théoriques. (...) Si le Benelux a souhaité supprimer cette réciprocité c’est, entre autres, en raison du nombre de plus en plus important de candidats de leurs pays qui s’inscrivaient en France entre-autres pour les raisons suivantes :

    L’inscription à l’examen du permis de chasser en France coute (hors cout de formations) 46 euros. C’est nettement moins que dans le Benelux. Les examens en France sont organisés très régulièrement tout au long de l’année (tous les mois ou tous les deux mois en moyenne). Ce qui permet aux candidats d’avoir beaucoup plus de possibilités d’inscriptions par an que dans le Benelux. Les candidats qui échouent peuvent repasser leur examen dans un délai très réduit en France (dans le mois ou les deux mois qui suivent leur premier examen) pour un coût de réinscription de 16 euros. Au Benelux, il faut parfois attendre 1 an pour pouvoir se réinscrire. En un an, un candidat peut passer en France 6 à 8 fois son examen jusqu’à son obtention.

    En conclusion, l’exigence en termes de sécurité n’a pas faiblie côté examen français et ne peut être la raison de l’abandon de la réciprocité du permis de chasser dans le Benelux. Les raisons semblent bien être à rechercher ailleurs."
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    Enquête : on a passé le permis de chasse


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